A l'ombre des samplers en fleurs

Le mois dernier, en ce bel été magnifique, j'ai commencé la rédaction d'un nouveau recueil poétique.

Je l'ai voulu définitivement visionnaire mdr, jusque dans le choix de son titre: TOMBSTONES.

Tu étends tes os contre sa peau

Sa robe en fuseau s'en va fleurir

les vers d'un paradis piqueté de romances

à deux balles pour herbivores éliteux

dans l'indicible vertige troué de vapeurs apeurées

Ci-git le trépied d'une pythie désaxée

Est-ce celle de Thalès, d'Anaximandre

ou de Démocrite assassin du feu de la philo

de cette philo si belle qui brûle dans mon coeur

s'écoulant encore à l'envers des cascades grabataires

depuis les lacs de Constance et de la suisse à herbivores

avec pour vivre dans l'élan vital des dealers

l'éternel deal de l'anéantissement des êtres

pour économiser des tunes de pirates au fond des poches

d'une vie trouée puis tamisée puis requinquée aux ULTRA-violets

de l'ombrilic mystique Ouroborous?

Près de la remise délabrée des choux érectiles ont labouré

la terre et le sang dans la perfusion d'un temps

immémoriel

Sec - Sec - Sec

à en mourir

les cascades sont devenues  le goutte-à-goutte

d'un espace indicible artificiel tout juste bon

à farcir les tomates dans la rôtissoire de l'excellent ennui

De cette bleuité quasi absolue du ciel

ont surgi encore et encore la damnation

de la courbe et de la tengente allongés sur les rails

dans la fusion des croix gammées réflechissant

la pointe d'un sabre calculateur dans leurs saisons enchantées.

Toutes les marges expirent dans un néant de pacotille

(Antigone, Tombstones, extraits)

Je n'ai pas l'âge de radoter dans la religion, et pas davantage danscelle de la Sicile constantinoise.

J'en ai ma claque et je "M'EMMERDE!" dans ces rengaines éternisées.

il est sain de s'intéresser à tant d'autres choses, de la mythologie slave à la mythologie grecque avec un regard qui pétille, un esprit critique.

Et je me fous des cascades de la zénitude itou.

Comme des historiettes de bars et de commptoirs consacrées aux mêmes idoles et idolâtries.

J'étouffe, et c'est on ne peut plus normal!

Ici donc nous nous intéresserons à autre chose.

Adieu aux rediffuseurs, aux flics siciliens, aux prêtres sionistes intégristes, aux débordements religieux sur l'espace public en forme de prosélytismes imbéciles.

Thalès fut inscrit comme citoyen de Milet quand il vint dans cette ville avec Nélée chassé de Phénicie. Mais une autre tradition veut qu'il soit natif de Milet.

Il s'occupa de politique avant d'étudier la nature.

On pense qu'il ne laissa aucun écrit car L'Astrologie nautique qu'on lui attribue est de Phocos de Samos.

Callimaque (poète lyrique et didactique de la période alexandrine) croit qu'il découvrit la Petite Ourse et le raconte en vers iambiques:

"Il mesura, dit-on, les étoiles du Chariot

Sur quoi les Phéniciens règlent leur navigation."

D'autres auteurs disent qu'il écrivit seulement deux ouvrages, un sur le solstice et un sur l'équinoxe, car il pensait que tout le reste était inaccessible. Il passe pour avoir le premier étudié l'astrologie et prédit les éclipses de soleil et les solstices (Eudème, Histoire de l'astrologie). Et on sait de source sûre qu'il prédit une éclipse totale de soleil qui survint en - 585 en Asie Mineure. Xénophane et Hérodote le louent au sujet des éclipses, et leur témoignange est confirmé par celui d'Héraclite et de Démocrite.

Le poète Choirilos nous apprend qu'il fut le premier itou à affirmer l'immortalité des âmes. (C'est drôle après le passage du monothéisme on parle de l'immortalité de l'âme et non pas de celle des âmes ..... enfin bref je ne vais pas commencer à faire des digressions infinies ici mais la Critique de la mythologie des enfers est une source d'inspiration quasi inépuisable il faut bien l'avouer).

Le premier aussi, il dessina la course du soleil d'un solstice à l'autre, et démontra que comparée au soleil, la lune en est la cent vingtième partie.

Et c'est encore lui qui fixa à trente jours la durée du mois, et qui écrivit le premier traité sur la Nature.

Aristote et Hippias disent aussi qu'il accordait une âme aux choses qu'on croit inanimées (en particulier à l'ambre et à la pierre de Magnésie).

Selon Pamphile, il apprit des Egyptiens la géométrie, inscrivit dans un cercle le triangle rectangle. Mais d'autres comme Apollodore le calculateur, attribuent cette découverte à Pythagore. Et Thalès a encore développé l'invention du Phrygien Euphorbe citée par Callimaque dans ses Iambes concernant le triangle scalène et tout ce qui touche aux considérations sur les lignes.

Il semble ensuite avoir été en politique de bon conseil. Ainsi lorsque Crésus envoya une ambassade aux Milésiens pour demander leur alliance, il s'y opposa, et son intervention sauva la ville puisque Cyrus l'emporta.

Héraclite cite encore une opinion de Clytos selon laquelle Thalès aurait eu une vie retirée et solitaire. Mais les uns disent qu'il se maria et qu'il eut un fils nommé Kibissos. D'autres prétendent qu'il resta célibataire et adopta le fils de sa soeur, qu'on lui demanda un jour pourquoi il ne cherchait pas à avoir des enfants, et qu'il répondit:

"Par amour pour les enfants" mdr.

Et sa mère l'exhortait à se marier mais il répondit: "Non, par Zeus, il n'est pas encore temps." Puis, lorsqu'elle l'y invita une fois qu'il eut pris de l'âge, il répondit, "il n'est plus temps".

D'après Hiéronyme de Rhodes (Notes,  Livre II), il voulut montrer en philosophe isn't it, combien il était facile de s'enrichir: ayant prévu pour l'année une abondante récolte d'huile, il prit à loyer une oliveraie et gagna beaucoup d'argent. (cette anecdote est aussi rapportée par Aristote. Une sorte de pari pascalien avant 'heure mais version fric et non pas dieu encore, bien que le capital soit une sorte de Dieu et à tout le moins une sacrée religion).

Il soupçonna que l'eau était le principe des choses, que le monde était animé et rempli de démons. On dit qu'il découvrit les saisons de l'année, et qu'il la divisa en 365 jours.

Il ne suivit les leçons d'aucun maître, sauf en Egypte, où il fréquenta les prêtres du pays. A ce propos, Hiéronyme dit qu'il mesura les pyramides en calculant le rapportentre leur ombre et celle de notre corps. Si l'on en croit Minuès, il vivait au temps de Trasybule, qui fut tyran de Milet

On raconte encore qu'étant sorti de chez lui pour contempler les astres, il tomba dans un puits. Une veille femme survenant se moqua de lui en ces termes:

"Comment Thalès, toi qui n'es pas capable de voir ce qui est à tes pieds, t'imagines-tu pouvoir connaître ce qui est dans le ciel?"

Cette aventure qui est sans doute imaginaire et symbolique, est pourtant citée dans la fable d'Esope 40 et dans la fable de La Fontaine, L'Astrologue qui se laisse tomber dans un puits (II, 13):

"On lui dit: Pauvre bête,

Tandis qu'à peine à tes pieds tu peux voir,

Penses-tu lire au-dessus de ta tête?"

Et pour finir l'anecdote est aussi relatée chez Platon in Le Théétète, 174, a).

L'argien Lobon dit que ses écrits font un total de quelques deux cents vers, et que sous sa statue on écrivit:

"Thalès de Milet repose ici dans le sol qui l'a nourri,

Il fut un sage, et le premier des astrologues."

Voici un de ses poèmes:

"Le trop parler n'est pas marque d'esprit.

Trouvez une seule chose sage,

Choisissez une seule chose belle,

Et vous clouerez le bec à bien des bavards."

(Diogène Laërce, Thalès in Vie, doctrines et sentences des philosophes illustres, notes du 26 août 2020)

Bon, nous finirons demain.

Pas le matin car apparemment Canalblog sera en maintenance.

Aussi ne vous inquiétez pas de ma non-présence (tout va bien).

Bonne soirée.

En ce moment je me replonge avec délice et délectation dans des livres tant de fois lus déjà. Et c'est avec étonnement que je m'aperçois combien sont riches ces livres dont plus personne ne parle ou presque, à l'exception de quelques cravateux des universités intègres. Si si, c'est comme à la CGT, il en reste encore quelques-uns, encore faut-il savoir ou simplement vouloir les écouter ....

Et si tel n'est pas le cas, il faut quitter ce qui cause de la bile à l'intolérance majeure que prise cette élite qui nous aura décidément tout fait pour mieux nous museler, nous les militants contre l'ignorance pour les uns et les sphères extatiques pour les autres, même lorsque le courage se fait piller par l'indolence teigneuse, passablement active, mais souterrainement il va de soi, lâches qu'ils sont en bandes de préférence.

Pourquoi vouloir être respectueux de l'univers des autres lorsqu'on peut parler de respect sur son blogue et bla bla ba sans avoir besoin de l'être hein?

Nos consolations, c'est là que vos yeux vitreux me quittent définitivement.

Merci.

Car nous, les "populaceux" avons le sens du partage que vous n'avez pas ou plus à force de fréquenter votre autoroute de malotrus pédants. Il faut que votre pute céleste revienne vite, qu'elle calme vos aigreurs et vos maisons bordéliques.

Bien, et donc parmi ces livres figure Diogène Laërce, Vie, Doctrines et sentences des philosophes illustres. Bon, quel titre, "çà" en jette, mais n'oublions pas que nous sommes dans l'Antiquité et que nous ne savons pas grand chose sur l'auteur lui-même. Je vois parfois plus de prétention chez certains auteurs contemporains bien de chez nous, qui s'effacent des couvertures soit disant, - sauf pour ce qui concerne leur nom, faut pas charrier non plus et rendre à César ce qui appartient à césar - mais qui font la promo non stop de leurs bébés toute la sainte journée jusqu'à l'abrutissement nauséeux. Je sors de là aussi vannée que lorsque je fais mes courses ailleurs que chez Aldi avec la musique des VIP des allées pour les zombies que nous sommes sensés être "devenus en devenir" dès l'instant où nous franchissons le tourniquet en forme de pédiluve que la pandémie actuelle martèle dans nos têtes et nos corps.

Bienvenue au zoo!

Toujours est-il que ce livre est une pépite: une mine d'anecdotes sérieuses ou drôles, voire carrément hilarantes ou gores pour certaines sur la vie et le système de ces philosophes de l'Antiquité que je ne me lasse guère de lire et relire.

J'ai commencé à ouvrir le livre avec Thalès donc, ce qui n'a pas manqué de me faire cogiter sur l'une des problématiques en filigrane qui me trotte dans la tête en ce moment, à savoir celle concernant la question décloisonnée donc, de la représentation du monde.

Et voici que Thalès s'est mis aussitôt à dialoguer d'abord avec la Métaphysique d'Aristote, mais aussi le monde oriental. Ioniens et italiques furent très bavards en effet malgré la perte de leurs manuscrits ou bien leurs choix parfois de rester des auteurs de l'oralité sans chercher à figer leurs cogitations dans l'écriture. Sans oublier les plus fous d'entre eux comme Héraclite par exemple, qui sont restés obstinément isolés dans cette généalogie dont décidément il faudrait revoir la copie quasi intégralement ...

Je vous laisse avec la Métaphysique d'Aristote pour le moment et puis nous lirons le chapitre de Diogène laërce consacré à Thalès pour "celles et ceux" que cela intéresse tout au moins car pas davantage que la broderie, la philosophie ne doit être un sacerdoce à mes yeux, et je ne voudrais pas être la cause de la bile noire que vous répandez depuis vos censures extatiques.

Je me demande seulement si Diogène Laërce aurait eu l'idée de tenir un blogue s'il avait vécu à notre époque?

Why not?

Nos auteurs anciens sont si modernes en réalité .....

Mais bien sûr, c'est comme tout: encore faut-il vouloir faire table rase de ses préjugés et vouloir écouter toutes ces voix du monde définitivement bouleversantes, qui furent capables d'amorcer ou d'accomplir la révolution de toutes nos représentations, même celle de la représentation du monde donc de l'infiniment petit à l'infiniment grand.

Vertige des connaissances au bord d'une philosophie en abymes.

Curiosité intellectuelle d'où me viens-tu?

D'abord des présocratiques.

De ces premiers physiciens que l'on appelait physiologues, flinguant pour la toute première fois les discours figés d'une mythologie guerrière enfermant et traînant l'humanité dans la terreur et la superstition la plus effroyablement dévastatrice pour des siècles et des siècles qui n'en finissent pas.

De toute façon chez vous, tout est interdit parce que vous confondez tout.

C'est complètement hors-sujet le moine.

Comme à votre habitude vous reliez une idéologie avec une analyse sans rapport avec cette idéologie.

Après tout, nous dirons que je suis une présocratique .....

Je voudrais pouvoir flinguer un cureton et sa curtonne harceleuse par jour.

Bien sûr, symboliquement.

;-)

Enfin pour terminer: vous avez raison Génuflexion: je ne souhaite pas partager avec vous.

Pillage n'est pas partage heureux loin des sectes que vous servez et des oiseaux mytiques que vous idolâtrez.

Et oui, l'innocence a aussi droit de cité: au pays des libélulles bleues nous allions souvent à la pêche.

Souvenirs d'une enfance heureuse non encore pervertie par votre PN adoré.

Et puis cogitations prolongées sous la forme de deux recueils dont un en particulier dans lequel j'expose mon idée de l'anarchie pour dans quelques siècles on va dire pour résumer.

Avant-dernier point sur lequel je voudrais m'exprimer brièvement car l'étude nous attend: j'ecris souvent çà plutôt que cela.

Sciemment, volontairement.

Car pour moi un blogue n'est pas que cela, mais est aussi un support d'écriture qui n'a pas complètement rompu avec l'oralité.

Et c'est ce qui le rend vivant, entre autre.

Donc je m'acorde quelques façons de parler proches de celles dont nous usons in vita.

Tout dépend des articles et des moments.

Et tant qu'on y est parfois je fais exprès de parler mal ou d'inventer des mots farfelus, et même de mélanger les langues pour de rire.

Profondeur et légèreté voisinent sur mon petit blogue.

Sans souci aucun.

Philosopher c'est aimer la sophia, à la fois sagesse et science, au sens antique du terme.

Mais c'est aussi cette discipline qui interroge toutes les autres, d'où le décloisonnement philosophe qui n'a rien à voir avec l'intersectionnalité sociétale.

Et enfin, la philosophie c'est aussi la pratique de l'épochè, c'est-à-dire la suspension du jugement.

Les personnes qui jugent de tout sur tout ressemblent davantage à des sophistes de la politique qu'à des philosophes à mes yeux.

Le problème lorsqu'on accueille des navets anonymes chez soi, c'est qu'on se croit autoriser à supposer chez ses cibles préférées des pensées qui ne sont pas celles de la proie du navet qu'on accueille mais celles de ce navet justement.

D'intersectionnalité il n'est pas dans ce petit havre de paix. Pas davantage que je ne crois à la mythologie de l'identité nationale, je ne crois à celle des races ou des genres. Et lorsque j'écris que les femmes sont toutes singulières, je ne parle pas de ces différences sociétales qui séparent. Mais de ces micro-différences subtiles mais essentielles qui font leurs personnalités, leurs caractères.

Et ce même si je ne sais pas résoudre de façon suffisamment satisfaisante cette réalité-là par exemple qui fait que dans une société raciste, si on écrit Firyel et son nom arabe que je garde pour la vie privée sur son CV, on a infiniment plus de chance de voir voleter son CV à la poubelle que si on s'appelle Pierre ou Jacques Dupont.

C'est-à-dire que je ne suis pas comme vous: lorsque je ne sais pas répondre de façon satisfaisante à mes yeux, je pratique l'épochè sceptique en attendant de creuser encore et encore toutes ces problématiques qui me chiffonnent.

Mais en aucun cas je ne réponds de façon anticipée et projective, pressé par l'envie de satisfaire un morpion délétère.

Un grand manque d'intelligence  que de ne pas même relever ce besoin pathologique de cancaner dans les intermediaires pour délirer ensemble et se sentir sans doute .... glorieux et victorieux parmi les rumeurs, toujours les mêmes émanant du même triste sire.

Oui c'est une honte: un raffut de merde pour Rimbaud.

Et "RIEN" pour une grande poète comme Françoise Hàn.

Et donc bien évidemment, sur mon petit blogue de mémoire vive, nous continuerons à lire Jean Salem, Marcel Detienne, Françoise Hàn et quelques autres.

Nous laisserons la toile tricoter les fables de celles et ceux qui n'ont ni mémoire ni coeur, sauf pour la frime, ce qui est très facile en cette époque d'humanisme de pacotille, et qui ne vivotent que de prostitution intellectuelle et de pornographie au service des élites dominantes, de culture de l'ignorance pour que continue à régner la terreur d'un clan.

...... au service de gourous et de charlataneries!

En deux ans, trois grandes voix et quelques autres se sont tues: Françoise Hàn, Jean Salem et Marcel Detienne.

Dans l'indifférence la plus totale.

A ceux qui rangent nos émancipations sous le versant de l'autorité, je voudrais dire que le versant qu'ils cautionennt occupe toute la place. Et que c'est exactement cela la tyrannie intellectuelle qui prépare toutes les autres: occuper tout l'espace, et de fait étouffer toute l'altérité et la dissidence du monde.

Et c'est juste lamentable de faire tourner la petite boutique des copains, de couvrir de dorure les cuisses de muses qui ne valent rien sur le plan humain comme intellectuel fussent-elles féériques, pythiques ou génuflexives.

Et que de vos manières nous ne voulons pas parce que nos mémoires sont vives .....

Et j'arrête de suite les grands flics merlois: ce n'est pas parce que nous refusons l'autoritarisme maladif de vieux croûtons qui se croient toujours les plus beaux, les plus accomplis, les plus agrégés, eux et leurs tons professoraux un quart de sièle après la sonnerie de la retraite, que l'on vit niaisement dans une philosophie de baba cool en forme de guimauve.

C'est tout le contraire: parce que nous n'avons pas supporté les excès de l'autoritarisme, nous ne sommes pas des adolescents attardés, mais au contraire des adultes responsables et lucides.

Le recours massif à l'exemplarité est l'un des ressorts de l'autorité.